C’est dans le journal

Il existe deux familles de cartoonistes.

La première a une approche éditorialiste, travaille en solo, dessine le plus souvent pour la presse quotidienne, bénéficie de la confiance du rédacteur en chef et exprime sa vision de l’information à travers un dessin d’humour ou d’humeur.

La seconde travaille avec les journalistes. Les sujets sont précis. Le spectre des médias avec lesquels elle collabore s’étend de la presse généraliste à la presse spécialisée. Les sujets ne surfent pas obligatoirement sur l’actualité immédiate et dès lors, offrent parfois un contenu à l’approche plus réfléchie et plus étayée. La frontière entre ces deux familles est ténue. Comme la plupart de mes collègues, je jongle entre l’une et l’autre.

La raison de mon enthousiasme pour cet exercice est simple : le dessin de presse est une école, je m’y instruis chaque jour. 

Le quotidien « La Libre Belgique » est un bel exemple. J’y illustre les pages débats, carte blanche offerte à des personnalités d’horizons différents qui expriment leur point de vue nuancé sur l’actualité. Le clivage des uns et des autres alimente la lecture d’une dimension critique. Dessiner sur un sujet d’actualité dont le brûlant laisse place à l’analyse est le meilleur des terreaux pour offrir un peu de gymnastique à l’esprit.

Il en va de même pour les commandes issues de la presse spécialisée. Je suis amené à lire des articles d’experts et les thématiques pointues qui y sont abordées élargissent inévitablement mon champ de connaissances. Le contenu souvent abstrait se révèle être un défi jouissif. L’équation visuelle qu’il me faut résoudre m’invite à user de symboles et d’analogies dont le point de mire sera de trouver le bon rapport texte/image.

Chaque illustration d’article me renvoie sur les bancs de l’école et la réussite de mon apprentissage est le feedback du lecteur lors de la publication dans le journal.


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