Mes parents voulaient que je sois architecte. Je voulais être dessinateur de bandes dessinées. J’ai donc choisi d’étudier la communication visuelle. Un compromis qui pourrait sembler incohérent, mais qui, finalement, ne l’est pas tant que ça.
Lorsqu’on met son expertise graphique au service d’autrui, que la finalité soit une affiche ou un bâtiment, la qualité première, c’est l’écoute. Savoir décrypter les besoins et les envies du client, proposer sa vision sans l’imposer, conjuguer délais, contraintes techniques, dimension artistique et objectif à atteindre, les similitudes fourmillent.
À l’époque, le prestige de Mies van der Rohe, de Frank Lloyd Wright ou d’Oscar Niemeyer faisait rêver. Hergé ne bénéficiait pas encore de son prestige et devenir un faiseur de réclames n’allait pas enorgueillir, ni même consoler, mes parents.
De mon côté, je me réjouissais de cette tangente. L’ambiance de ruche des agences de pub me galvanisait. Les directeurs de créations utilisaient mes talents de dessinateur de BD pour faire du lay-out, du story-board ou pour des visuels définitifs.
Sur ma lancée, je touchais au graphisme, à la conception, à la mise en page, à la typographie : tout était passionnant, mais je me dispersais.
Appliquant l’éternel principe de l’offre et la demande, j’ai écouté mes clients pour peaufiner mon choix.
La niche que j’ai construite dans la profession n’est certes pas l’œuvre d’un architecte, mais elle est suffisamment fertile en création pour avoir fait la fierté de mes parents.