Baudelaire écrivait en évoquant les photographes: « Faux peintres, faux artistes, faux… tographes ».
Cette curieuse rivalité artistique qui animait les partisans de la toile et ceux de la future pellicule les réunissait dans un projet commun, celui de capter la réalité des choses dans sa deuxième dimension.
Le combat fut perdu, mais il offrit aux dessinateurs la liberté d’une vision nouvelle. Par le biais d’un kaléidoscope jouissant de mille et une facettes, ils allaient prendre leurs distances face aux conformités de la vue.
Ne plus être englué dans de poussiéreux réflexes académiques et jouir d’un lâcher prise complet est probablement la plus grande révolution de notre époque. J’use de ce tremplin lorsque je réalise un portrait. Moduler les paramètres des apparences devient l’essence du dessin.
Rien de plus vivant qu’un visage. Il regorge de multiples informations. Je le fixe et ce qui s’imprime sur ma feuille est la résultante d’une équation issue d’une nébuleuse impalpable où l’émotion plus que l’œil guide le pinceau et donne naissance à une réalité parallèle.