Rions un peu

L’humour n’a pas son pareil pour alléger ou dédramatiser un sujet difficile. C’est la raison qui motivait le coup de fil reçu ce matin-là. Le journaliste m’explique de quoi il retourne et demande si je me sens capable d’imaginer une petite bande dessinée en trois cases pour tenter de faire sourire le lecteur.

Je lui réponds par l’affirmative. Il en est ravi, mais me signale un détail important, surtout pour moi : le budget est extrêmement serré. Suis-je prêt à m’aligner sur les tarifs d’une femme d’ouvrage d’un pays de l’Est ? La question est suivie d’un petit silence pendant lequel j’évalue le pour et le contre, entre le respect que je suis en droit d’attendre dans l’exercice de mon métier et le besoin de payer mes factures.  

Le journaliste comprend la malaise et souligne qu’il travaille pour un célèbre journal francophone, probablement un des plus grands ! Pour mieux me faire accepter son prix, il met en avant la visibilité qu’offre une publication dans un quotidien aussi prestigieux. À l’entendre, illustrer sa série d’articles sera sans nul doute une réelle opportunité pour ma carrière d’illustrateur

Je lui fais remarquer qu’habituellement la tarification des dessins pour ce journal n’est pas celle-là. Comment se fait-il que je le sache ? Tout bêtement parce que je travaille pour le journal en question depuis plus de deux ans et que chaque semaine j’ai un à deux dessins qui y sont publiés. Et question visibilité, la graphiste ne lésine jamais sur la taille et il est donc difficile de passer à côté de mes dessins.

Même si c’est jaune, mieux vaut en rire !


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