Point de vue féminin

Dans ma vie professionnelle, c’est la presse féminine qui a été mon premier repère.
Le magazine Flair lançait sa version francophone et recherchait un graphiste. J’ai tenté de leur vendre mes talents de metteur en page, mais sans succès. Je leur ai alors soumis un autre book, celui d’illustrateur. La rédactrice en chef s’est montrée plus intéressée et je suis reparti avec une commande. 

Pour cette première collaboration, on m’avait confié l’illustration d’une nouvelle. J’étais stressé à l’idée du jugement, peut-être définitif, qu’impliquait le principe du test. Et malgré ma bonne volonté, mon travail fut laborieux et le résultat peu probant. Cependant, à ma grande surprise, je fus appelé pour une seconde illustration. 

Tout en me briefant, la journaliste feuilletait d’anciens numéros et pointait les différentes approches graphiques qui avaient été appréciées au sein de la rédaction. Le hasard la fit tomber sur la publication de mon premier dessin. Sans savoir qu’il s’agissait de moi, elle déclara : « Voici l’exemple de ce qu’il ne faut pas faire, oublie ce dessinateur ! »

Cette deuxième chance m’a permis de démarrer une aventure riche de plaisirs, de moments complices, et de respect mutuel.
Jusqu’au rachat du groupe de presse Sanoma, j’ai dessiné pour le magazine Flair chaque semaine et ce, pendant vingt-cinq ans.


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